JEUDI 14 DECEMBRE: Retour du front!

Ca y est, Mardi 12 décembre, je me suis fait opérer!

Rdv à Pasteur 2, 3ème étage à 7h du matin. Je me suis levée vers 6h30, histoire de prendre une dernière douche et faire un gros câlin à mes filles et mon chéri. Ben m'a déposé en bas de l'hôpital, et le reste je me suis débrouillée toute seule. Il avait le petit-déjeuner à prendre avec les poulettes. Moi, c'est à jeûn mon rdv.

On m'a attribué une chambre avec vue sur la rue des trois châteaux... je vois l'autre hôpital de ma chambre. Tout est neuf, les infirmières sont très sympas, on m'explique tout! Il faut que je sois en tenue d'Eve et blouse de l'hôpital dès 9h30. Car parfois, ils sont en avance sur leur programme. 

Mon opération est programmée à 11H25. Finalement, on me descend vers 11h dans la salle d'attente des opérations. On me pose une voie veineuse. Une équipe de trois personnes vient me prendre en charge. A ce moment, Santiago passe me faire un coucou, avant d'opérer un patient... C'est hyper chaleureux d'être accompagné comme cela. On blague avec l'infirmier anesthésiste... Bref, je suis très confiante.

En salle d'opération, on m'installe vite fait... et hop c'est parti! Je me réveille vers 14h dans la salle de réveil (grande pièce carrée, où sont installés une quinzaine d'emplacements pour les réveils des différentes opérations). Je me sens vraiment dans le coltard. Je n'ai pas vraiment mal, juste si je bouge. Alors l'infirmière me prescrit du tramadol... Résultat: je n'ai pas trop aimé, mauvaise sensation, mais pas catastrophique non plus! Je sais juste que je n'en prendrais plus. 

Vers 15h45, on me ramène dans ma chambre. Je sens que je ne suis pas prête à me lever, je suis encore sous l'effet de l'anesthésie, et/ou du tramadol. J'alterne entre 30 minutes de dodo et 5/10 minutes de réveil. J'arrive quand même à appeler Benoit vers 16h pour le prévenir que ça va! Et je l'informe que je ne veux pas qu'il passe, je suis trop fatiguée, et je prèfere largement qu'on s'appelle dans la soirée avec les filles. Pas de whatsapp, je ne me sens pas présentable 😐.

A 19h, repas!!! Je commençais vraiment à avoir faim. Je prends bien évidemment la fameuse soupe de l'hôpital... et pour le diner: c'est spaghettis bolos! Top! Gros challenge: manger assisse dans son lit, et ne pas mettre de sauce bolo sur les draps... hé oui je ne me lève toujours pas, et ça ne me dit pas de dormir avec des tâches (on pourrait dire: Ben sort de mon coprs 😊). En tous cas, j'ai réussi ma mission, je suis bêtement fière de moi. Il ya des petites victoires à prendre gratos.

Vers 21h, l'équipe de nuit passe me voir et m'incite à me lever pour aller aux toilettes. Il faut que mon corps se réveille. Et je me sens mieux. J'avoue que je ne me forçais pas trop, car j'ai des souvenirs de mes accouchements où j'ai failli tomber dans les pommes... Bref, tout se passe bien. Et en plus je n'ai pas mal.

La nuit s'annonce bien. On m'a apporté une couverture en plus, et j'ai le gilet bien chaud de Jeanne... Bien calée au fond de mon lit d'hôpital en semi allongée, je vais bien dormir.  L'équipe de nuit repasse à 2h et 5h du matin, pour voir si ça va, et prendre la tension et la saturation. Tension basse à 10/6... mais c'est ok. Je ne prend même pas les doliprane qu'on m'a laissé pour la nuit.

Mercredi 13 décembre.

J'ai droit à un petit déjeuner royal (pain, croissant, chocolat chaud, yaourt)... il faut prendre des forces. 

Dr Weitbruch passe me voir. Elle est contente de l'opération, elle a enlevé le minimum et m'a laissé mon téton... C'est cool. J'ai un gros pansement compressif, qui pourra être enlevé jeudi. Une infirmière spécialisée en curage ganglionnaire passe me donner des infos préventives pour maintenant et aussi pour toute ma vie.

A savoir: plus jamais de saunas et hammams 😢, pas de charge lourde (max 3kg), pas de mouvements répéritifs, etc... tout ça pour éviter d'avoir un oèdeme au bras. Bon , on va s'y faire!!! C'est le prix de la liberté ✌.

A 11h, je suis de retour à la maison... Je me sens comme un robot avec mon bras peu mobile. Je suis contente de retrouver ma petite famille. Lison à 11h et à midi, Lou qui rentre du collège. Je la sens très émue en me voyant. Les enfants n'ont pas l'habitude de voir leur parent affaibli. Et au fond de moi, je me dis que je suis bien VIVANTE... et c'est tout ce qui compte! 

Repos tout le reste de la journée, avec quand même les fameux devoirs du mercredi! Mais je reste bien assis dans mon canapé, avec mon coussin Coeur sous le bras, il ne faut pas exagérer!

Jeudi 14 décembre

J'ai plutôt bien dormi, avec tous mes coussins. Bien calée, je n'ai pas été frustrée de ne pas pouvoir bouger. Et Ben a l'air d'avoir dormi aussi. Tout est ok. Je n'ai pas mis de réveil, je me suis laissée la possibilité de dormir plus longtemps. J'aurais bien le temps de m'occuper de mes filles quand Ben repartira à Paris la semaine prochaine. Je suis quand même réveillée à 7h20, le temps de faire un bisou à Lou et Lison avant qu'elles partent à l'école. Je vais passer la journée avec mon chéri, qui est en télétravail. 

A midi, j'ai une idée lumineuse d'allumer le feu dans le poêle. Je ne bouge pas trop, alors j'ai vite froid. Et pour les soins je vais devoir me déshabiller... alors je réchauffe l'atmosphère.  L'infirmière passe vers 13h... Pour la révélation! J'attendais ce moment avec impatience. Voir le résultat: petites ou grandes cicatrices? Forme du téton restant? Taille de mon néné amputé? Bref, plein de questions!

Au final, je suis hyper satisfaite: mon sein gauche ressemble presqu'au droit (gardons en tête que ca doit être un peu enflé) et la cicatrice sous l'aisselle est propre, droite. L'infirmière dit que tout est nickel, belles cicatrices, pas d'oèdeme... OUF!  Elle me nettoye les cicatrices et me pose deux Mépilex... Plus de pansement compressif. Je me sens presque orpheline, et je prend conscience que ça fait quand même un peu mal. Laissons le temps au temps...

Là je suis tranquille devant le poêle et je profite...